C’est avec beaucoup de déception que Nice-à-Vélo et ses 200 adhérents ont tout récemment appris que la construction du dernier tronçon du nouvel axe cyclable Nord-Sud de Nice, pourtant réclamé depuis bien longtemps par les usagers, était suspendue. Cette dernière portion de piste cyclable bidirectionnelle sur le Boulevard Auguste Raynaud aurait permis de sécuriser LA partie la plus dangereuse de l’axe et d’apaiser ce boulevard aux allures d’une voie rapide.
Le projet initial prévoyait aussi la végétalisation du boulevard, avec un îlot de séparation entre piste cyclable et voies motorisées. Ceci aurait sans doute obligé les conducteurs de voitures à réduire leur vitesse et eu un impact positif sur le bruit et la pollution dans ce quartier. Le maintien des places de stationnement serait-il ainsi jugé plus important que la santé et la sécurité des Niçois ?
Cet axe devient donc l’énième morceau de réseau cyclable inachevé et inutilisable. En venant du Nord, à moins de mettre sa vie en danger en essayant de traverser le carrefour, les cyclistes vont continuer naturellement sur boulevard A. Raynaud. En arrivant du Sud, c’est encore pire : les cyclistes sont projetés sur la voie de circulation sans aucune visibilité et même en cas de feux à deux phases, tout le monde connait l’utilité d’un SAS vélo à Nice.
Nous rappelons que la construction de pistes cyclables est moins nécessaire à celles et ceux qui ont déjà adopté le vélo qu’aux cyclistes de demain qui craignent, à juste titre, de rouler au milieu du trafic et de s’exposer à tous les dangers… Et que dire des enfants ? Pourront-ils emprunter le boulevard Raynaud à vélo ou à pied en toute tranquillité ?
Nous rappelons aux élus de la Ville de Nice que le secteur des transports en France émet un tiers des émissions de gaz à effet de serre et que les émissions de CO2 représentent près de 97 % des émissions de GES des transports. La moitié des émissions de CO2 de l’ensemble des transports (51%) provient des voitures particulières, alors que leur taux d’occupation en milieu urbain n’est que de 1.06 personne par véhicule, et qu’elles sont à l’arrêt plus de 95% de leur temps de vie.
La moitié !!!
Voilà pourquoi il est impératif, si on veut préparer la ville aux défis du futur, de réduire la place de la voiture en ville et de favoriser les modes de transports peu polluants.
Pour favoriser un mode de transport aux dépens des autres, il faut le rendre plus attractif.
Or, ce nouvel aménagement n’a rien d’attrayant en l’état, et son caractère accidentogène nous pousse à le dénoncer avec fermeté.
Nous espérons sincèrement que la ville de Nice acceptera de poursuivre cet aménagement pour le rendre plus sécurisant pour tous les usagers.
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