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Le vélo : un allié incontournable pour un paysage sonore apaisé

Le bruit en ville est une pollution invisible, mais omniprésente, qui impacte directement notre qualité de vie et notre santé. Selon l’Agence européenne pour l’environnement, la pollution sonore est responsable de 12 000 décès prématurés chaque année en Europe.

La principale source de cette nuisance ? Le trafic routier, qui génère moteurs bruyants, klaxons intempestifs et frottements des pneus sur la chaussée. Pour lutter contre cette pollution sonore, le vélo apparaît comme une solution immédiate et efficace.

Pollution sonore : un fléau sous-estimé

Le bruit en ville ne se limite pas à une gêne passagère. Ses effets sont profonds et durables, aussi bien sur la santé que sur l’économie :

Un impact direct sur la santé

  • Troubles du sommeil et fatigue chronique
  • Hausse du stress, augmentation des risques cardiovasculaires
  • Difficultés de concentration, baisse des performances cognitives
  • Dégradation de la qualité de vie des riverains

Des conséquences économiques non négligeables

  • Perte de valeur des biens immobiliers exposés au bruit (-5 à -20 % par rapport à des biens similaires situés dans des zones plus calmes)
  • Réduction de la productivité au travail et des performances scolaires
  • Baisse de l’attractivité et de la convivialité des zones bruyantes, notamment dans les centres-villes

En France, le bruit coûte 155 milliards d’euros par an (ADEME), un montant supérieur à celui des impacts de la pollution de l’air. Pourtant, les actions pour réduire les nuisances sonores restent trop timides.

Les transports, première cause de pollution sonore

En ville, le bruit du trafic routier représente plus de 50 % des nuisances sonores. Il est causé par plusieurs facteurs :

  • Le moteur des véhicules (surtout les deux-roues motorisés et les voitures thermiques)
  • Le bruit des pneus sur la chaussée (inévitable au-delà de 30 km/h, même pour les voitures électriques)
  • Les klaxons intempestifs (utilisés sous l’énervement)

Contrairement aux idées reçues, les voitures électriques ne règlent pas le problème du bruit. Si elles sont plus silencieuses au démarrage et à faible vitesse, au-delà de 30 km/h, elles génèrent autant de bruit que les voitures thermiques, en raison du frottement des pneus et des bruits aérodynamiques.

Le vélo : une solution simple pour des rues plus calmes

Face à ce constat, le vélo apparaît comme une solution immédiate et accessible pour réduire la pollution sonore. Son impact est multiple :

  • Zéro bruit de moteur : contrairement aux scooters ou aux voitures, le vélo ne produit aucun vrombissement.
  • Moins de klaxons : 59 % des conducteurs français avouent klaxonner de façon intempestive les conducteurs qui les énervent.
  • Moins de nuisances pour les riverains : avec un report massif vers le vélo, les quartiers deviennent plus agréables à vivre.

Encore faut-il que les déplacements à vélo soient suffisamment sûrs et confortables pour qu’ils puissent se démocratiser. Ceci repose en grande partie sur un réseau d’infrastructures cyclables de qualité sur les grands axes, combiné à une vitesse réduite et des plans de circulation favorisant une circulation apaisée en dehors de ceux-ci.

L’importance des Zones 30 pour un apaisement sonore

Les Zones 30, zones de rencontres et autres voiries apaisées sont une solution efficace et immédiate pour réduire le bruit en ville, à condition qu’elles soient effectivement aménagées de sorte à y limiter la vitesse et le volume de véhicules.

Elles permettent de :

  • Diminuer le bruit des moteurs et des accélérations brutales
  • Limiter le bruit des pneus sur la chaussée
  • Améliorer la cohabitation entre tous les usagers

Les études montrent que réduire la vitesse de 50 km/h à 30 km/h permet une réduction des émissions sonores correspondant à une diminution de moitié du trafic. De plus, un environnement plus apaisé et plus sécurisé incite davantage de personnes à se déplacer à pied et à vélo, ce qui contribue in fine aussi à faire diminuer le nombre de véhicules.

PPBE IV : un manque d’engagement clair de la Métropole Nice Côte d’Azur

La Métropole reconnaît dans son Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) 2025-2030 que le développement d’infrastructures cyclables et de Zones 30 est un levier clé pour réduire les nuisances sonores. Cependant, aucun objectif quantitatif n’a été fixé concernant :

Le nombre de kilomètres d’itinéraires cyclables à aménager
L’extension des Zones 30 et le nombre de quartiers concernés

De plus, le document ne prévoit aucun indicateur permettant d’évaluer l’efficacité de ces mesures, notamment en termes de réduction du trafic automobile ou d’augmentation du nombre de cyclistes et de piétons. En ce qui concerne ces sujets, ce PPBE relève ainsi davantage d’un vœu pieux que d’un outil de planification.

Nice à Vélo demande donc à la Métropole de fixer des objectifs chiffrés et de mettre en place un suivi transparent pour garantir des actions concrètes en faveur d’un paysage sonore apaisé.

Consultez ci-dessous notre contribution à la consultation publique du PPBE IV. Et n’hésitez pas à envoyer vous-même une contribution, la consultation est ouverte jusqu’au 17 mars !