En 2022, la ville de Nice a annoncé le projet d’une Maison du Vélo, qui rassemblerait dans un seul lieu plusieurs activités liées au vélo (atelier de mécanique collaboratif, apprentissage, événements, etc) ainsi que les associations impliquées dans le sujet.
Pour favoriser l’utilisation systématique du vélo dans toutes ses formes et usages, il est essentiel de mettre en place un ensemble de services permettant une utilisation efficace du vélo sur l’ensemble du territoire. Cela comprend des éléments indispensables tels qu’un réseau cyclable structurant continu et sécurisé, des emplacements de stationnement adéquats, des ateliers de réparation, une communication adaptée et le développement d’une culture vélo.
Les maisons du vélo, présentes partout en France, sont des pièces importantes de ce « système vélo » parce qu’elles jouent un rôle clé en tant que lieux de rencontre, d’information et de promotion de la culture vélo. C’est pourquoi nous avons recommandé la création d’une Maison du Vélo niçoise dans notre charte vélo présenté aux candidats des municipales 2020, comme un élément essentiel pour le développement d’une mobilité durable.
Après deux ans de discussions, de réunions, et de revirements de projet avec des associations et des personnes qui vont et viennent, ce projet semble finalement aboutir à quelque chose de concret. Les derniers détails semblent avoir été finalisés et, si tout se passe bien, la “Maison du Vélo” niçoise ouvrira ses portes rue de Suisse, en plein centre-ville de Nice, à l’occasion de la semaine européenne de la mobilité.
Le projet est financé par La Métropole Nice Côte d’Azur, la Ville de Nice et porté par les associations ViaVélo et Cyclotrope.
Nice à Vélo l’avait demandé, mais n’y participera pas. Pourquoi ?
Mais alors, pourquoi la seule association niçoise qui représente les usagères et usagers du vélo et qui anime la “ culture vélo” depuis des années n’y est-elle pas ? Car oui, vous le savez, nous ne faisons pas que du “plaidoyer”, mais nous sommes devenus une vraie force vitale : véloparades, projections de cinéma, ateliers de mécanique, sensibilisation à la sécurité routière, travail de sensibilisation à la mobilité active dans les quartiers, rues aux enfants…
Le choix est dicté par une simple quête d’indépendance et de liberté d’expression que nous aurions en grande partie perdues. Cela nous a été dit dès les premières réunions de mise en place du projet. Nous sommes, vous le savez, le petit caillou dans la chaussure de nos élus, la roue voilée du vélo, la plaquette de frein qui frotte sur le disque… bon, vous avez compris.
Nous assumons ce rôle, aussi fatigant que nécessaire. Nous ne sommes pas assez accommodants pour faire partie d’un projet qui nous mettrait dans une position difficile vis-à-vis de la Ville de Nice et de ses élus et vis-à-vis de nos adhérentes et adhérents.
Nous avions plus à perdre qu’à gagner en faisant partie de cette structure dans les conditions qui nous avaient été préfigurées : s’il est vrai qu’avoir un local est un de nos objectifs pour le futur proche, il est aussi vrai que notre objectif principal est incompatible avec les contraintes que l’on aurait eues. Tous ceux et toutes celles qui s’intéressent aux dynamiques de la politique niçoise savent qu’il n’est pas évident de “mordiller” la main qui te nourrit. Pas à Nice.
Voilà donc pourquoi nous ne faisons pas partie des associations qui portent le projet. Nous continuerons bien sûr de collaborer, comme nous l’avons toujours fait, avec les autres associations du territoire, mais nous le ferons en toute indépendance.
Et c’est grâce à et POUR nos bénévoles, adhérents et adhérentes, que l’on pourrait parfois oser appeler “amis et amies” et qui représentent la vraie force vitale du vélo à Nice !