Nice, le 12 septembre 2024 – L’association Nice à Vélo tient à dénoncer l’absence de réalisation d’itinéraire cyclable dans le cadre du projet de requalification de l’avenue Saint-Lambert, autour du nouveau parking Jeanne d’Arc. Alors qu’une piste cyclable avait été initialement prévue pour cet axe structurant, la réalité des travaux montre que cet aménagement semble avoir été écarté, au grand détriment des cyclistes et de la mobilité active à Nice.
Dans le projet initial, la piste cyclable était prévue entre le trottoir et la bande végétalisée. Où est-elle passée ?
Ce jeudi (12 septembre), Gaël Nofri, vice-président délégué aux mobilités et aux transports de la Métropole Nice Côte d’Azur et adjoint au Maire de Nice délégué à la circulation, a confirmé à un des adhérents de Nice à Vélo sur le réseau social X que la piste cyclable a été abandonné « très tôt » dans le projet, au profit de l’axe Banville-Raynaud. Un arbitrage fait sans transparence, sans concertation avec les usagers, après une campagne de communication qui a laissé croire que cet axe, identifié comme structurant dans le Schéma directeur du réseau cyclable métropolitain, allait enfin voir le jour. Une surprise pour les membres de l’association Nice à Vélo, qui avait demandé aux services de la ville l’accès aux pièces du projet : dans le dossier reçu le 28 août, on voit très clairement une piste cyclable bidirectionnelle dans l’avenue Saint-Lambert !
Une opportunité manquée pour desservir l’université
Lors de la présentation du projet, il avait été annoncé la création d’une piste cyclable le long de l’avenue Saint-Lambert, un aménagement qui aurait permis, à terme, la création d’un véritable axe cyclable Nord-Sud desservant plusieurs pôles importants tels que le campus universitaire Valrose, le centre des finances publiques, l’école Fouont Cauda, et le collège Jules Valéri. Cet itinéraire devait également offrir une alternative sécurisée à la plateforme du tramway pour les cyclistes, souvent perçue comme la seule solution sécurisée par nombre d’entre eux (compte tenu de la séparation du flux automobile) malgré l’interdiction d’y circuler.
Bien qu’orienté dans la direction Nord-Sud comme l’axe cyclable Banville-Raynaud, cet aménagement aurait été complémentaire, offrant aux cyclistes un trajet desservant plus directement ces pôles de déplacement, tout en étant situé à l’est de la ligne 1 du tramway.
Des engagements non tenus malgré la législation
Dans un courrier daté d’hier (le 12 septembre), Nice à Vélo fait part de son sentiment d’avoir été trahis par ce revirement inattendu. L’association déplore que l’aménagement cyclable prévu ait été abandonné dans la réalisation des travaux.
Pourtant, l’article L228-2 du Code de l’Environnement impose la création d’itinéraires cyclables à l’occasion des rénovations de voirie, stipulant que « des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements prenant la forme de pistes, de bandes cyclables ou de voies vertes » doivent être mis en place. Cet article de loi, en vigueur depuis plusieurs années, reste souvent ignoré lors de réaménagements à Nice, et l’absence d’un tel aménagement sur l’avenue Saint-Lambert en est un nouvel exemple. Par ailleurs, il s’agit d’un axe identifié comme structurant dans le Schéma directeur du réseau cyclable métropolitain.
Monsieur Nofri dit dans sa publication sur X que cette piste cyclable ne serait « raccordée à aucun axe sécurisé et bidirectionnel ni au Nord ni au Sud ». Elle aurait pu l’être, si un tel axe avait été réalisé lors de la réfection de l’enrobé de l’avenue Raymond Comboul et de la rue François Pellos l’été dernier, comme prévu dans la Loi.
Un axe cyclable qui pourrait réduire les conflits d’usage avec le tramway
Nice à Vélo rappelle également que la réalisation de cet itinéraire cyclable aurait non seulement amélioré la sécurité des cyclistes, mais pourrait aussi contribuer à réduire les conflits d’usage avec la ligne 1 du tramway. En offrant une alternative sécurisée à la plateforme du tramway, de nombreux cyclistes – notamment des familles – auraient eu la possibilité de circuler sereinement sans emprunter cet itinéraire réservé, réduisant ainsi les conflits d’usage et les risques d’accidents.
Un nouveau parking sans parking vélo ?
D’après notre analyse du projet du parking Jeanne d’Arc, nous constatons que celui-ci ne sera doté que de 14 places réservées aux 2 roues, pour 203 places de stationnement automobile. Cela nous semble largement insuffisant à l’égard du Code de la Construction, surtout si ces places sont partagées avec les deux-roues motorisés (motos et scooters). Nice à Vélo a ainsi demandé des explications à la Métropole sur ce sujet.
Nice à Vélo demande des comptes
Face à ces manquements, Nice à Vélo demande à la municipalité de respecter ses engagements initiaux et de garantir la réalisation de la piste cyclable sur l’avenue Saint-Lambert. L’association appelle également les pouvoirs publics à se conformer aux obligations légales en matière de création d’infrastructures cyclables, pour garantir une ville plus sûre et plus accessible aux mobilités douces.