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Viva la Vélorution ! Mais … c’est quoi exactement ?

En 2023, le mot « vélorution » a fait son apparition dans le dictionnaire Larousse. Une preuve de plus que les mobilités douces et surtout le vélo sont en plein essor. Mais que veut dire ce mot ? D’où vient-il ? Quelle est l’histoire de ce mouvement ? Est-ce qu’il y a une vélorution à Nice ? L’association Nice À Vélo t’explique tout !

Qu’est-ce que la Vélorution ?

« Vélorution » (avec un grand V) est une anagramme de « révolution » qui désigne le « mouvement international visant à promouvoir le remplacement des moyens de transport à moteur (y compris électrique) par l’utilisation du vélo et d’autres moyens de déplacement non polluants ». Le terme « vélorution » (avec un petit v) désigne également des rassemblements de cyclistes qui roulent en groupe pour se réapproprier l’espace public dominé par les voitures et pour revendiquer de meilleures conditions de sécurité.

Le mouvement est né à Paris dans les années 1970 où la première vélorution a eu lieu le 22 avril 1972 contre un projet d’autoroute qui devait longer la Seine et traverser la capitale d’est en ouest. Le terme a été largement adopté par les cyclistes d’autres localités, qui l’ont utilisé tout au long des années 1970 pour protester contre la souveraineté de la voiture individuelle.

Dans le monde anglophone, un mouvement similaire appelé Critical Mass a vu le jour à San Francisco en 1992 et s’est répandu globalement. Aujourd’hui, on peut dire que la Vélorution est l’équivalent de la Critical Mass en France (et vice-versa). Le nom Critical Mass fait référence à un phénomène sociologique selon lequel le nombre d’adeptes d’une nouvelle idée, technologie ou innovation atteint un niveau suffisant pour que le taux d’adoption s’auto-entretienne et génère une croissance supplémentaire.

Que se passe-t-il lors d’une vélorution ?

Les événements que l’on appelle vélorution sont des rassemblements « manifestifs ». Les participants se réunissent pour manifester, mais aussi pour tisser des liens sociaux, se faire des amis et rencontrer des gens qui partagent leur manière de penser. La vélorution est un moment de fête et de joie, mais c’est aussi un moment de contestation. Les participants entendent se faire entendre et faire passer leur message : ils veulent une ville plus agréable à vivre, moins dominée par les voitures et plus sûre pour les cyclistes. Ils défendent une mobilité plus respectueuse de l’humain et de l’environnement.

Une vélorution, ça finit souvent comme ça !

« On critique la mauvaise organisation de la ville en termes de pistes cyclables et d’espace attribué aux cyclistes, on critique l’utilisation de la voiture en ville, on critique le fait que l’espace en ville n’appartient pas aux personnes mais aux machines. On critique la vision négligée et négligente que les gens ont du vélo : l’idée que le vélo est un moyen de transport dangereux pour la santé (à cause des gaz d’échappement et des accidents), qu’il est obsolète, qu’il est fatiguant plus que sain. »

BACCHETTA Jean, VELLAS Lionel, « Vélorution et masse critique », Multitudes, 2011/2 (n° 45), p. 144-148. DOI : 10.3917/mult.045.0144. URL : https://www.cairn.info/revue-multitudes-2011-2-page-144.htm

Qu’est-ce qu’une vélorution n’est pas ?

L’opposition au « tout-voiture » est inséparable de l’idée de vélorution. Ainsi, un rassemblement de cyclistes, même en grand groupe, où l’idée de dénoncer les politiques en faveur de l’auto-moto n’est pas centrale, n’est pas dans l’esprit de la vélorution. On parle alors d’une balade à vélo ou d’une parade. Une vélorution est un événement militant, social et politique (dans le sens où toute discussion sur l’aménagement de la ville et l’espace public est nécessairement politique).

Qui organise la vélorution ?

Tout comme la Critical Mass, la Vélorution est un mouvement décentralisé. Des groupes de cyclistes s’autoorganisent pour appeler les participants aux rassemblements. Ces groupes peuvent être affiliés à des associations de cyclistes ou être indépendants. En tout cas, aucun groupe ou association ne peut revendiquer la propriété du mot vélorution. C’est pour cette raison, d’ailleurs, que les Critical Mass ont généralement lieu en date fixe (le dernier vendredi du mois) et avec le même point de départ : chaque participant sait alors où aller, et quand. Il n’est pas rare que les grandes villes aient plus d’une Critical Mass, une pour chaque quartier.

Existe-t-il une vélorution à Nice ?

À Nice, la vélorution date d’au moins 14 ans ! On en trouve encore des vestiges sur le web, comme cette très chouette vidéo tournée en 2009 :

Aujourd’hui, l’esprit de la vélorution est toujours présent à Nice avec des rassemblements les derniers vendredi de chaque mois. Nos adhérents sont nombreux à y participer, voire l’encadrer. La vélorution est ouverte à toutes et à tous, il suffit d’avoir un vélo (les patins à roulettes et les skates sont aussi les bienvenus), de la bonne humeur et un slogan anti-voiture amusant à crier à pleins poumons !

Pourquoi participer à une vélorution ?

Il y a de nombreuses raisons de participer à une vélorution. Voici quelques-unes d’entre elles :

  • Pour protester contre la place centrale de la voiture dans la ville.
  • Pour demander une ville plus agréable à vivre, moins polluée et plus sûre pour les cyclistes.
  • Pour se faire entendre et faire passer son message.
  • Pour rencontrer des gens qui partagent ses valeurs.
  • Pour s’amuser !

Si ça t’intéresse, n’hésites pas à participer à la prochaine vélorution à Nice ! Elle a lieu tous les derniers vendredis du mois, RDV à 19h au quai Rauba Capeu, départ 19h30. Suivez la page du collectif Critical Mass Nice sur Facebook pour en savoir tout !

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